Et alors ? : Débat autour de Joker : Folie à Deux
Dans cet épisode de Et alors ?, Chris et son co-animateur s’attaquent à une critique passionnée et sans concession de Joker : Folie à Deux, le second opus de Todd Phillips mettant en scène Joaquin Phoenix et Lady Gaga. Le film divise autant ses spectateurs que nos deux critiques, avec des interprétations radicalement opposées.
Une intrigue qui divise dès les premières minutes
Le film débute par l’incarcération d’Arthur Fleck, alias le Joker, qui attend son procès. L’intrigue se concentre sur sa vie en prison et au tribunal, tout en explorant sa relation avec une autre patiente du centre où il est enfermé : Harley Quinn, incarnée par Lady Gaga.
Chris souligne que cette Harley Quinn est loin de l’image classique issue des comics ou de la série animée Batman. « C’est une sociopathe hautement fonctionnelle, rien à voir avec la psychiatre amoureuse du Joker qu’on connaissait », précise-t-il. Cette relecture a pourtant conquis son co-animateur, qui apprécie l’originalité et les risques pris par le réalisateur.
Le pari risqué des comédies musicales
Un des choix les plus controversés du film est l’intégration de nombreuses scènes chantées. Chris reproche à ces moments d’arriver comme « un cheveu sur la soupe », détruisant le rythme et l’intensité dramatique. De son côté, son co-animateur voit ces scènes comme une représentation de la folie croissante d’Arthur Fleck : « La musique est son échappatoire. Chaque chanson est un élément clé qui marque son basculement dans la folie. »
L’interprétation de Joaquin Phoenix divise également. Chris critique son chant, qu’il qualifie de « faible et inutile », tandis que son collègue estime que cette maladresse renforce l’écriture du personnage. « Arthur n’est pas censé savoir chanter. C’est un homme brisé qui se réinvente au travers de sa folie », argue-t-il.
Une déconstruction du premier opus
Si Joker : Folie à Deux se voulait une suite audacieuse, Chris y voit un échec total. « Le film détruit tout ce que le premier Joker représentait », affirme-t-il. Pour lui, l’allégorie sur l’écrasement social des marginaux a été remplacée par une victoire du capitalisme et des élites.
Son co-animateur propose une lecture différente : « Ce second film montre que nous nous sommes trompés en pensant qu’Arthur Fleck était le Joker. C’est un pari osé et, selon moi, réussi. Il déconstruit le mythe pour mieux le réécrire. » Cette révélation finale, où l’on découvre que le véritable Joker se cache ailleurs, est perçue par Chris comme un retournement inutile et forcé.
Une critique réflexive sur la folie
Le débat s’enflamme lorsque Chris dénonce « la mode » autour des troubles mentaux dans le cinéma actuel. « C’est devenu un cliché », dit-il, qualifiant le film de « porno psychiatrique ». Son co-animateur défend l’approche de Todd Phillips, estimant qu’elle reflète les fractures de notre société et donne une voix aux marginaux.
Un accueil critique divisé
Le fossé entre les deux critiques reflète celui des avis publics. Chris cite les problèmes de rythme et l’absence de message clair, tandis que son co-animateur loue le risque artistique et la performance des acteurs. « Les Cahiers du Cinéma lui donnent 4/5, tandis que d’autres, comme Première, lui infligent un 1/5. Cela montre que ce film ne laisse personne indifférent », conclut-il.
Joker : Folie à Deux est une œuvre qui suscite des réactions fortes et contrastées. Que vous soyez intrigué ou rebuté, il est clair que Todd Phillips a réussi à marquer les esprits. Alors, chef-d’œuvre visionnaire ou dérive artistique ? Il ne vous reste plus qu’à aller voir le film pour vous faire votre propre avis.