Apple TV+ a frappé fort avec Severance, une série qui pousse la dystopie à son paroxysme en explorant le concept troublant de la dissociation entre vie professionnelle et personnelle.
Dans Severance, les employés de la société Lumon subissent une procédure effrayante : une séparation mentale entre leur « eux » au travail et leur « eux » à l’extérieur. L’idée peut sembler séduisante au premier abord – ne plus se souvenir du stress professionnel en rentrant chez soi – mais elle se transforme en cauchemar existentiel à mesure que l’histoire se déroule.
Dès les premières scènes, l’ambiance dérangeante s’impose. Les personnages évoluent dans un environnement froid, labyrinthique et infantilisant, où leur travail absurde consiste à trier des chiffres sans en comprendre le sens. Le monde extérieur, censé être plus réel, semble tout aussi déshumanisé. Cette atmosphère pesante rappelle des œuvres comme Lost ou Brazil, où le mystère prime sur les explications rationnelles.
Mais Severance ne se limite pas à son concept angoissant : elle interroge aussi notre rapport au travail et à la société. Qui sommes-nous vraiment si notre quotidien se résume à des automatismes ? Le travail définit-il notre identité ou nous enferme-t-il dans un rôle vidé de sens ?
Avec une mise en scène soignée signée Ben Stiller et une attente interminable pour la saison 2, Severance s’impose comme l’une des séries les plus marquantes de ces dernières années.
